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- MEDIAPART (PDF - 534.7 kio)
- COMMUNIQUE CGT DU 15 JUIN (PDF - 22.9 kio)
JOURNEE D’ACTION CONTRE LA LOI TRAVAIL
Chèr(e) camarade, chèr(e) collègue,
Le taux de participation à la grève du 14 juin, des agents de notre direction locale s’élève à 9,45% ; 9,39% au plan national.
Ce taux est particulièrement faible et cette faiblesse se retrouve peu ou prou dans chaque direction locale. Bien des raisons, au premier rang desquelles le sentiment que ce combat n’est pas le notre, expliquent cette dérisoire participation de notre administration à cette lutte contre la régression sociale. Régression que nous allons prendre de plein fouet, lorsqu’il sera trop tard (!!!), et que le futur président de la République, liquidera le dernier rempart contre le "tout libéral" : le statut de la fonction publique !!! Nous n’aurons plus qu’à nous souvenir avec nostalgie et émotion de cette période où sens du service public et indépendance vis à vis du pouvoir politique dictaient notre manière de rendre nos missions.
Quoiqu’il en soit, la bataille des chiffres concernant le nombre des manifestants hier serait risible, tellement le nombre avancé par les services de la préfecture de Police de Paris est ridicule en regard de la réalité, s’il ne prêtait pas à faire exploser sa colère, tellement la manipulation est grossière et dangereuse.
J’y étais. Hier, je faisais partie du cortège parisien. Et ce que j’ai vu , ce à quoi j’ai assisté, est un cortège dense et ininterrompu de manifestants combatifs et pacifiques absolument incroyable. Je vais écrire comme un "vieux con de militant", car j’ai parcouru le pavé français de diverses régions !! J’avais d’ailleurs commencé en tant qu’étudiant, à Bordeaux, en 1995. Celles et ceux qui s’en souviennent gardent en mémoire les images de ces rues noires de monde, qui scandaient leur opposition aux réformes anti-sociales d’un certain Alain JUPPE, candidat à la primaire pour la présidence de la République...
Mais à Paris, ce mardi 14 juin 2016, il y avait bien, je l’affirme, plusieurs centaines de milliers de personnes venues dire non à ce projet de loi, venues se faire l’écho (on peut déplorer que celles et ceux qui sont contre ce projet n’aient pas choisis de le montrer par la grève et la manifestation) de l’opinion de la majorité des françaises et des français.
Nous étions en première partie de cortège, mais ne pouvions en voir le commencement ! Et lorsque la délégation périgourdine quitta Paris, vers 17H30. Cela faisait deux heures que nous assistions au défilé incessant de la foule, sur une largeur de près de trente mètres... et savions par des appels téléphoniques à d’autres camarades, qu’une grande partie des manifestants n’avaient pas encore "décollé" de la Place d’Italie. Ils étaient encore dans les starting-blocks depuis 13H00 !!!
Les différends sur les niveaux de suivi des manifestations sont célèbres et font l’objet de bien des quolibets... souvent à l’égard des organisations syndicales d’ailleurs !!
Mais hier, le doute ne peut subsister une seule seconde et il est du devoir des militants ayant participé à cette action de démentir les propos des autorités sur le sujet. Il ne fait aucun doute que la Préfecture de Police est aux ordres du gouvernement. Il est malgré tout particulièrement dommageable que la très grande majorité des médias nationaux n’aient pas émis de critiques à l’égard des comptages officiels, voire n’aient pas procédé eux-mêmes et rendus publics leurs propres estimations.
Tu trouveras ci-joint l’article de MEDIAPART relatant cette journée de manifestation. Un des rares médias qui semble ne pas avoir le doigt sur la couture du pantalon...
Tu trouveras également le communiqué de la confédération suite aux propose tenus par le premier ministre ce matin ; premier ministre qui est indigne, mais pouvait-on encore en douter aujourd’hui, d’occuper la fonction qui est la sienne.
Le secrétaire
Olivier DARRIN
Article publié le 15 juin 2016.